HISTOIRE de LIMOGES

(plus de 2 000 ans d'histoire)

Origines Romaines - Cité - Château - Essor du XIXé Siècle

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LES ORIGINES ROMAINES

Les conquérants romains avaient parfaitement reconnu la valeur du site, où confluaient plusieurs pistes gauloises près de la Vienne, aisémet guéable, aux bords de laquelle existait, selon la tradition, Rita, cité des Lémovices.

Ils fondèrent Augustoritum, la ville du Gué d'Auguste, vers les débuts du 1er siècle de notre ère.

Bâtie à la romaine avec son forum, ses vastes arènes, ses thermes, ses temples, ses fontaines publiques, son thêatre, son pont de pierres enjambant la Vienne, Augustoritum, capitale du peuple des Lémovices, fut l'une des villes importantes de la Gaule Romaine. On peut estimer sa population aux environs de 12 000 habitants. Elle connut la prospérité de la "Pax Romané durant 3 ou 4 siècles.

Les envahisseurs barbares, vandales et autres qui déferlent sur l'Empire romain à partir du IIIé siècle, la détruisirent complétement.

 

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LA CITE

Sur le Puy Saint-Etienne, dominant la Vienne et relativement facile à défendre, les habitants bâtirent "la Cité" qui allait porter, seule, le destin de Limoges durant plus de 5 siècles.

Témoin du profond déclin de la civilisation urbaine en cette période du Haut Moyen Age, renfermant tout au plus 3 000 habitants à l'abri de leurs remparts, groupés autour de la Cathédrale, gouvernés et protégés par l'Evêque, sans cesse menacés de nouveaux saccages. Car le carrefour des voies romaines, que nul n'entretenait plus, apportait la guerre et la mort, bien plus que le commerce et la vie.

Enjeu des conflits qui déchiraient la dynastie des Mérovingiens, puis celle des Carolingiens, pillée par les barbares normands, Limoges fut, maintes fois, "en triste désolation". Son rôle n'en continuait pas moins à s'affirmer, malgré les incertitudes et les misères de l'époque.

Au VIIé siècle, le duc d'Aquitaine Eudes, dont la capitale était Toulouse, soulignait toute la valeur stratégique du carrefour routier de Limoges, en venant renforcer ses fortifications, face aux menaces des Francs, que les Aquitains considéraient volontairement comme les "barbares du Nord".

Au VIIé siècle, Charlemagne sanctionnait sa vocation régionale en en faisant le chef-lieu du "pagus lemovicinus", le "pays limousin", l'un des 300 comtés de l'Empire d'Occident, l'un des 15 comtés Aquitains.

Déjà, était largement répandue la vénération de saint Martial, fondateur et premier évêque de la communauté chrétienne de Limoges, évangélisateur de l'Aquitaine au IIIé siècle. Eudes, venude Toulouse se faire sacrer duc d'Aquitaine près du tombeau du saint, avait inauguré une tradition qui devait durer plusieurs siècles et faire de Limoges une véritable métropole religieuse des pays aquitains.

Autour du tombeau où reposaient les restes du grand saint limousin dans le vieux cimetière gallo-romain à quelques centaines de mètres des remparts de la Cité, se formait une ville nouvelle : le "Château de Saint Martial".

 

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LE CHATEAU DE SAINT MARTIAL

Une agglomération s'était peu à peu constituée autour de l'église -puis de la basilique- qui conservait pieusement au fond de sa crypte les reliques de saint Martial. Protégée par une enceinte fortifiée dès le Xé siécle, sa croissance nécessita une nouvelle ceinture plus vaste, 3 siècles plus tard.

En face de la cité qui poursuivait sa propre histoire, se dressait désormais un nouveau Limoges, le "Castellum Sancti Martialis", le "Château de saint Martial". L'"Entre deux villes", sorte de couloir de 2 à 300 mètres de large séparait les deux Limoges.

Du Xé au XIVé siècle, entre la fin des grandes invasions et les débuts de la guerre de Cents Ans, le "Château" bénéficia de la relative sécurité qui réganit en Occident. La reprise d'une économie d'échanges suscita une remarquable renaissance de la vie urbaine. Limoges vécut l'une des plus brillantes périodes de son histoire.

Les routes drainaient vers saint Martial un prodigieux afflux de pélerins, ces audacieux touristes du Moyen Age, notamment les "Jacquets", venus depuis les au-delà du Rhin, qui empruntaient la "voie limousine" vers Saint Jacques de Compostelle.

Les charrois transitant par Limoges, emportaient jusque dans les foires lointaines les produits de l'actif artisanat limousin : peaux et cuirs, draps et toiles, boutons et épingles, ferronneries... Emaux et pièces d'orfévrerie émaillées, "oeuvre de Limoges" par excellence, se répandaient jusqu'aux confins de l'Europe.

L'abbaye bénédictine de Saint Martial était un foyer rayonnant de haute culture littéraire et artistique. Avec ses hospices, ses auberges, les boutiques et ateliers de ses 33 métiers, ses 3 hauts clochers limousins de Saint Sauveur, Saint Pierre du Queyroix et Saint Michel des Lions, avec sa ligne de fortification percée de 8 portes et flanquée de 22 tours, le "Château" était vraiment devenu "la Ville", laissant à la petite "Cité" son rôle de siège épiscopal.

La guerre de Cent Ans, aux XIVé siècle et XVé siècles, interrompit brutalement l'essor de Limoges. La Cité et le Château tentèrent de louvoyer devant le redoutable dilemne du choix de leur obéissance au roi de France ou au roi d'Angleterre. Famines, peste, guerre, la population subit de dures épreuves dont la plus horrible fut le sac de la Cité, "brûlée et détruite de fond en comble" par le Prince de Galles, dit "Prince Noir", en 1370. Le massacre eut une résonance décisive dans l'attitude politique de Limoges qui "tourna" définitivement au roi de France. Le Dauphin Charles, dont Jeanne d'Arc allait faire le roi Charles VII vint en personne honorer la ville en lui permettant de compléter son blason "de gueule à uun buste de saint Martial" par "un chef d'azur à 3 fleurs de lys d'or" symbole de son intégration dans le royaume de France.

Intégration qui devait devenir fusion lorsque, au sortir des nouvelles épreuves des guerres dites de Religion au XVIé siècle, le dernier des vicomtes de Limoges, Henri de Navarre, devint le roi Henri IV et absorda Limoges dans le domaine royal en 1607.

Limoges, plus précisément "le château" fut l'une des assises régionales du pouvoir monarchique aux XVIIé et XVIIIé siècles : centre de gouvernement militaire, siège de sénéchaussée présidiale, bureau des trésoriers de France, résidence de l'Intendant de la généralité.

Une remarquable suite d'intendants (d'Orsay, Tourny, d'Aine, Turgot...) transforma la physionomie de la ville au long du XVIIIé siècle. La suppression des fortifications, remplacées par "le long chemin du tour de la ville" futurs boulevards circulaires, fut l'oeuvre la plus décisive : elle ouvrait toutes les possibilités d'extension ultérieure.

Et déjà "l'Entre deux villes", conquis par les constructions, reliait en une agglomération continue le "château" à la "cité" dont l'enceinte fortifiée avait été démolie au XVIé siécle.

La Révolution, qui ne produisit pas à Limoges les débordements sanglants d'autres villes, acheva l'ouvre d'unification déjà réalisée sur le terrain. En 1792, était constituée la commune de Limoges, englobant dans une seule unité administrative la Cité, le Château et leurs alentours.

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L'ESSOR DU XIXé SIECLE

Dans le mouvement général d'urbanisation du XIXé siècle, Limoges a tenu sa place : 20 000 habitants vers 1800, presque 100 000 en 1914.

Sa fonction millénaire de carrefour routier s'est trouvée singulièrement amplifiée par la création d'un noeud ferroviaire qui étendit son rayonnement commercial et favorisa son industrialisation dont deux industries nouvelles furent les principaux moteurs.

La porcelaine, née de la terre limousine par la découverte du kaolin en 1765, employait 10 000 ouvriers dans une trentaine de fabriques au début du XXé siècle.

La chaussure, qui trouvait ses bases dans la traditionnelle tannerie limousine, prit son essor avec la mécanisation et finit par occuper jusqu'à 8 000 ouvriers durant le Grande Guerre.

Bâtiments et travaux publics devinrent le troisième grand pilier des activités limougeaudes, dans une ville en pleine extension. Au-delà de la ligne circulaire des boulevards se bâtirent de nouveaux quartiers et de nouveaux édifices : Palais de justice, Hôtel de l'Etat Major, Hôtel deVille, Gare. L'ancien "Château" lui-même entamé par la modernisation. La Préfecture, la Poste Centrale, remplacèrent des quartiers vétustes, cependant que l'abbaye de saint Martial et sa magnifique basilique romane étaient, hélas, rasés, remplacés par la nudité d'une esplanade.

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